Alexandra Louis

Transformer l'apprentissage : retour sur la réunion publique

Vie locale

Transformer l'apprentissage : retour sur la réunion publique

12 Avril 2018

Transformer l’apprentissage : retour sur la réunion publique

 

 

 

« Il n’est pas bon à l’école, donc il passera par l’apprentissage » entendons-nous souvent. Pourtant, chez nos voisins suisses, l’apprentissage est une voix d’excellence et ce dans tous les secteurs : deux lycéens sur trois se tournent vers l’apprentissage (ils sont 7% en France). L’apprentissage serait-il la voix du succès dans un pays qui affiche un taux record de plein emploi chez les 15-24 ans. 

 

 

C’est dans le cadre de cette réflexion que j’ai reçu, à ma permanence, Madame Sylvie Brunet, présidente de la section du travail et de l’emploi du CESE, sollicitée par Muriel Pénicaud, ministre du travail, pour présider la concertation sur la future réforme de l’apprentissage. En effet, avec cette réforme, le gouvernement s’est donné le pari de transformer l’apprentissage. 

Comment ?

 

 

 

Nous avons listé pour vous les principales propositions : 

 

-      Une légère revalorisation de la rémunération avec une augmentation de 30 euros nets par mois soit un salaire de 715 euros par mois. 

-      Une aide à l’obtention du permis de conduire d’un montant de 500 euros

-      La possibilité de changer de formation pendant l’année afin de ne pas se trouver désœuvré pendant plusieurs mois 

-      La mise en place du pré-apprentissage à partir de 15 ans afin de donner aux jeunes intéressés et motivés les prérequis nécessaires à la poursuite d’une formation en apprentissage

-      Le déverrouille de l’âge :  l’apprentissage sera possible à partir de 15 ans et jusqu’à 30 ans

-      Le gouvernement promet de financer tous les contrats d’apprentissage quelle que soit la taille de l’entreprise ou le secteur d’activité

-      15 000 jeunes en apprentissage pourront bénéficier chaque année du programme Eramus

 

Et du coté des entreprises ?  

-      Recruter sera possible n’importe quand dans l’année

-      Accéder à une aide régionale sera simplifié pour les TPE et les PME

-      Une rupture de contrat après 45 jours ne nécessitera pas un passage aux Prud’hommes

 

Du côté des CFA…

Ils auront plus de pouvoir et pourront ainsi développer rapidement et sans limites administratives les formations correspondant aux besoins. 

De plus, leur financement sera fonction du nombre de contrats. 

 

 

« L’apprentissage est une porte d’entrée pédagogique qui doit être promue. C’est promouvoir le passage d’une société de savoirs à une société de compétences » Responsable de Centrale Marseille 

 

Un combat culturel 

Cependant, le principal frein à l’apprentissage reste… son image. « C’est un combat culturel, cette réforme sera une vitrine pour un type de formation souvent dévalorisé » nous confiait Éric lors de notre réunion. 

Pourtant l’apprentissage ne manque pas d’atouts. N’oublions pas qu’il est un mécanisme de pédagogie fondé sur des compétences dans un contexte économique et entrepreneurial où la demande de compétitivité est toujours plus forte. 

Transformer l’apprentissage c’est aussi un moyen de faire revenir dans le système scolaire des jeunes qui, pour diverses raisons, ont décroché : ils sont 98 000 en France aujourd’hui alors que dans certaines régions les CFA sont vides. 

 

Comme on nous le faisait remarquer vendredi dernier, l’apprentissage est différencié de l’alternance dans le langage courant : signe d’une certaine hiérarchisation entre l’avant et le post bac qui pourtant n’a pas lieu d’être. En effet, la formation de médecin ou celle d’avocat s’appuie sur les mêmes fonctionnements que celui de l’apprentissage. Même la fonction publique s’y est mise en depuis 2004. Bien sur certains métiers s’y prêtent plus que d’autres. 

 

 

 

Les paris 

« C’est honteux que des jeunes ne trouvent pas de contrat d’apprentissage parce qu’ils n’ont pas le bon réseau » Sylvie Brunet, en direct de ma permanence. 

Un des paris du gouvernement est donc de se faire rencontrer les jeunes et les entreprises à travers des journées annuelles sur les métiers et des salons. 

 

Mais transformer l’apprentissage c’est aussi lutter contre les stéréotypes de genre : car si aujourd’hui les filles représentent un tiers du total des apprentis, elles sont quasi absentes dans les domaines du bâtiment, de l’agriculture et de l’industrie. 

 

Un grand merci à Dominique Gros qui s'est énormément investi dans l'organisation de cette réunion !

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